Un adepte de Wittgenstein qui organise sa vie comme un algorithme. ( )

D'habitude, au bout de 50 pages, je laisse tomber un livre dont les qualités littéraires sont nulles. Pour celui-ci, j'ai poussé le masochisme jusqu'à la page 100, avant de jeter l'éponge. L'éditeur parle d'un vrai "régal pour l'esprit" et "du roman le plus drôle et le plus surprenant qui soit". Dont acte pour ceux qui ont fumé la moquette pour dire cela ! Donnons un point de miséricorde pour les éditions Stock qui, au détour d'une phrase avouent penaudement : "épousant la pensée chaotique du narrateur, souvenirs, hypothèses et inventions diverses bousculent le récit".

C'est bien là que le bât blesse. Hormis les imbuvables livres d'André Breton, qui avaient la franchise de s'afficher comme du surréalisme appliqué à la littérature avec l'écriture automatique, le roman d'Eric Reinhardt plonge dans la platitude, rebondit dans l'absurdité, ricoche sur les banalités, cela sans aucun souci du lecteur, de la mise en forme, de tout ce qui fait qu'un écrivain respecte un tant soit peu le lecteur. Lorsque l'on veut attirer ce dernier, on structure au moins un minimum son texte. N'est pas Céline qui veut, et encore moins Joyce.

Si je devais trouver une analogie visuelle, je dirais que ce bouquin, qui est émaillé de photos assez creuses dont la réalisation a été faite avec l'appui des subsides d'Etat, tient de la littérature-réalité.

Le titre montre bien l'inverse de ce que ce livre devrait être. ( )