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Indlæser... Kadar a eu son jour de peuraf Albert Camus
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J'avais téléchargé ce court texte de Camus dans ma liseuse, sur la seule foi du nom de l’auteur. Je m’attendais plus ou moins à une nouvelle peu connue, il s’agit en réalité d’un discours, prononcé par Camus le 15 mars 1957 à l'occasion d’un meeting organisé par le Comité de Solidarité antifasciste pour la fête nationale hongroise, et retranscrit dans la revue Franc-Tireur. Mon ignorance est en partie due au fait que le nom de Kadar m'était inconnu et ce n'est qu'après avoir lu l'introduction à ce texte que j’ai compris qu’il fallait que je fasse quelques recherches rapides avant de me lancer dans la lecture de ces quelques pages.
C'est la répression en Hongrie après l’insurrection de Budapest à la fin de 1956 et Camus ne mâche pas ses mots. Pour lui bloc de l'est n'est pas synonyme de progrès, dans « dictature du peuple » il ne retient que le mot de dictature (c’est moi qui résume ici, Camus ne le dit pas comme cela). En un mot, Camus dit ce que beaucoup d'intellectuels aveuglés par l’utopie communiste n'ont pas dit dans ces années-là et il base toute son argumentation sur le fait que la fin ne justifie pas les moyens. D'ailleurs, on n'aura jamais les lendemains qui chantent si on n'a pas le droit de siffloter aujourd'hui. On ne rend pas un peuple libre en le privant de liberté.
Ce texte peu connu est celui du Camus engagé que l'on connaît : une plume simple et claire, une philosophie de l'action politique qui ne transige pas avec les principes. Un texte que j'aurais aimé écouté plutôt que lire, car Camus avait aussi une diction qui donnait encore plus de souffle à ce genre de texte.