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Indlæser... Berenike : Tragedie i fem Akteraf Jean Racine
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Bliv medlem af LibraryThing for at finde ud af, om du vil kunne lide denne bog. Der er ingen diskussionstråde på Snak om denne bog. Mais il ne s'agit plus de vivre, il faut régner. (Acte IV, scène 5). Une superbe pièce de Racine, avec une langue magnifique (un Racine au sommet de son art) et une intensité dramatique passionnante, des personnages complexes, fouillés. Un vrai régal. C’est une tragédie qui résonne avec nos vies de tous les jours et nos préoccupations (en tout cas avec les questions qui me taraudent, pas au quotidien certes, mais quand je prends le temps d’y réfléchir), le tiraillement entre le devoir et le vouloir, entre les règles et le désir. C’est Racine lui-même finalement qui parle le mieux de sa pièce et de ce que j’en ai aimé. Il dit dans sa préface : « Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » C’est une tragédie du quotidien, donc. Magnifiée certes par les personnages que campe Racine et par la voix qu’il leur donne, mais bien une tragédie de notre quotidien, pas un magma de passions qui nous dépasse et nous laisse sur le bas-côté. S’il n’y en avait qu’une à garder, je crois bien que c’est cette pièce de Racine que je garderais. Et je sais déjà que je la lirai ou que je l’écouterai à nouveau, encore une fois suspendue aux lèvres des narrateurs, me réjouissant de leurs belles phrases scandées et justes, me tordant les mains de douleur avec eux face à l’inextricable difficulté de vivre. Racine, c'est la tragédie et la poésie. Bérénice allie les deux et pour une fois, la tragédie ne se signale pas par un bain de sang mais par un choix radical qui équivaut à un suicide moral. La pièce est construite autour de cette seule interrogation : comment Titus parviendra-t-il à expliquer à Bérénice qu'il a décidé de la renvoyer en Orient ? Explication terrible puisque Titus aime Bérénice et qu'elle partage sa vie depuis cinq ans. Or Titus devient empereur et un empereur ne peut épouser une étrangère, qui plus est une étrangère qui est une reine. Sur cette trame simple, Jean Racine réussit à tisser une belle fresque de sentiments. Bérénice passe de la joie à la désespérance, Titus du désespoir au choix d'État. Louis XIV appréciera cette pièce car lui rappelant son amour avec la nièce de Mazarin, Marie Mancini. Un vers, d'ailleurs, le rappelle (Acte 4 scène 5): "Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez !", rappelant le mot que lui aurait dit Marie lors de son départ. Cette tragédie fonctionne avec trois personnages principaux : Titus (empereur), Bérénice (reine de Palestine) et Antiochus (roi de Comagène, amoureux de Bérénice et ami de Titus). Ces trois personnages ont chacun un confident qui ont un rôle important dans le sens où c'est à eux qu'ils vont confier leurs états d'âme et les messages que leur bouche ne peut dire en direct. Il s'agit de Paulin (confident de Titus), Arsace (confident d'Antiochus), Phénice (confidente de Bérénice). Drame de la communication inter-personnelle, la pièce fait soupirer de regret les participants. Aucun des protagonistes principaux ne souhaite aller là où la force du destin les contraint. J'en veux pour preuve le nombre fois qu'est employée l'expression "hélas" par Antiochus, Titus ou Bérénice : vingt-sept fois ! 27 fois, comme autant de symboles de cette impossibilité à briser le destin. Quelques vers splendides, car Racine est très poétique : Acte 1 scène 2, Antiochus : "Ah ! puisqu'il faut partir, partons sans lui déplaire / Retirons-nous, sortons, et, sans nous découvrir / Allons loin de ses yeux l'oublier ou mourir." Acte 1 scène 4, Antiochus : "Et je viens donc vous dire un éternel adieu." Acte 1 scène 4, Antiochus : "Titus, pour mon malheur, vint, vous vit et vous plut." Acte 1 scène 4, Antiochus : "Je pars plus amoureux que je ne fus jamais." Acte 1 scène 4, Antiochus : "Que vous dirai-je enfin ? Je fuis des yeux distraits / Qui me voyant toujours, ne me voyaient jamais." Acte 1 scène 5, Phénice : "Rome hait tous les rois, et Bérénice est reine." Acte 2 scène 2, Titus : "Je lui dois tout, Paulin. Récompense cruelle ! / Tout ce que je lui dois va retomber sur elle. / Pour prix de tant de gloire et de tant de vertus, / Je lui dirai : "partez, et ne me voyez plus."" Acte 2 scène 2, Titus : "Je connais mon devoir, c'est à moi de le suivre : / Je n'examine point si j'y pourrai survivre." Acte 2 scène 5, Bérénice : "Si Titus est jaloux, Titus est amoureux." Acte 3 scène 3, Antiochus : "Je n'ai qu'à vous parler pour me faire haïr." Acte 4 scène 5, Titus : "Mon cœur se gardait bien d'aller dans l'avenir / Chercher ce qui pouvait un jour nous désunir." Acte 4 scène 5, Bérénice : "Que le jour recommence et que le jour finisse / Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice, / Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?" Acte 5 scène 7, Bérénice : "Je l'aime, je le fuis ; Titus m'aime, il me quitte." L'intérêt de cette collection des classiques Larousse est de présenter des analyses de l'œuvre qui s'adressent non seulement aux étudiants, mais encore aux adultes plus étudiants du tout qui découvrent l'œuvre à l'âge mûr, et sont dans ce cas sans doute plus réceptifs aux sentiments exprimés. Dans le cas présent, Dominique Rabaud-Gouillard fait un dossier sur le thème : renoncer à l'amour. Très intéressant. Les annexes vont s'attarder sur les sources, sur la compétition avec Corneille qui dans le même temps compose "Tite et Bérénice", sur une très bonne analyse intitulée "Chassés croisés autour d'un couple impossible", sur la technique littéraire de Racine, sur les troupes de théâtre au XVIIème siècle, sur les critiques parues à propos de la pièce. A relire sans modération aucune. ingen anmeldelser | tilføj en anmeldelse
Indeholdt iThéâtre complet I : La Thébaïde, Alexandre le Grand, Andromaque, Les Plaideurs, Britannicus, Bérénice af Jean Racine World Drama, Volume 2: Italy, Spain, France, Germany, Denmark, Russia and Norway af Barrett H. Clark Indeholder elevguide
The critical event in Berenice, the death of Titus's father, the Emperor Vespasian, happens a week before the play opens. Thereafter Titus knows that his separation from Berenice is inevitable. The breaking off of a great love affair involves too the hopes of Antiochus, himself long in love with Berenice. The play pushes all three of its principals to the brink, not of revenge but of self-murder, before in her sublime last speech Berenice redeems and directs them all in an act of collective abnegation.Many tears are shed, but not a drop of blood. The effect is unconventional, and profound: the pained acceptance of the irreconcilable in human affairs, and the surrender, by each of the main characters, of the person they most love. Bajazet is Racine's most violent drama; it ends, like Phèdre, with a female character's on-stage suicide, here the culmination of a vividly described sequence of off-stage murders. The setting, in a claustrophobic space within the harem at Constantinople, menaced from both without and within, seems to license a violence of emotion as well as of deed.Violent too are the repeated reversals of fortune, and the terrifying acceleration of the play towards its inexorable catastrophe. Alan Hollinghurst's translation of Berenice premiered at the Donmar Warehouse, London, in October 2012 and Bajazet, at the Almeida Theatre, London, in November 1990. No library descriptions found. |
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"Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois
Et crois toujours la voir pour la première fois." ( )