> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Michaux-Ecuador--Journal-de-voyage/1101328

> ECUADOR, de Henri Michaux. — A 28 ans, Henri Michaux monte à bord du Boskoop qui le débarquera près d'un mois plus tard à Guayaquil, grand port sur le Pacifique, en Équateur. Il reviendra en France un an plus tard, fatigué, ayant la conviction que ce “maudit” périple fut une “gaffe” ; mais il en rapportera un journal, Ecuador, confident des regrets, étouffements, malaises du poète qui halluciné face aux excès d'une nature sauvage, rétive, jugée toujours décevante et fastidieuse : “la première impression est terrible et proche du désespoir”, “le sol mou s'en fout, ne dit ni oui, ni non/ Gargouille grassement/ Vous reçoit jusqu'à la taille/ Berné ! Berné! Ridiculisé ! ».
Mais Ecuador n'est pas seulement un quelconque récit de voyage c'est aussi le témoignage d'une expérience intérieure “On trouve aussi bien sa vérité en regardant quarante-huit heures une quelconque tapisserie de mur”.
Le Michaux d'Ecuador n'est pas encore l'écrivain explorateur du monde du dedans, mais c'est déjà l'homme qui prend conscience d'être “né troué” : “Les frissons ont en moi du froid toujours prêt./ Mon vide est un grand mangeur, grand broyeur, grand annihilateur./ Mon vide est ouate et silence./ Silence qui arrête tout./ Un silence d'étoiles./ Quoique ce trou soit profond, il n'a aucune forme./ Les mots ne le trouvent pas./ Barbotent autour”.
Un journal émouvant qui reflète les égarement du poète pour qui le voyage vers des pays lointains n'est pas forcément synonyme de paix intérieure. Ed. Gallimard, collection « L'imaginaire », 38 F.
—Nouvelles Clés, (16), Mars/Avril 1991, (p. 84)

Michaux was a painter and a poet, so his travel journals are not really about itineraries or the procession of local charms. Instead, we get impressions, short notes, snippets of verse—

Between innocent houses and livid houses.
A slow traffic of blood clots.
And the pregnant, the police, these are the real lepers.

arranged in short sections, with headings

Suña, Friday, March 2 at dawn
5th hour
eating
17th hour
Guadalupe
the next day
a little later
somewhat later
a little later
in the pirogue suffering

He describes his writing as ‘an impossible bazaar, with no bread.’

He does not trust exoticism; it plays tricks on us. In Quito, the details all seem to be at work on their own without any concern for the whole. He notices most what is missing. There is no place to stand, no place to turn.

His horse seems to wonder if this is really his country, with this wind. Michaux takes ether. A bird in the jungle mimics the sound of a cork torn off a bottle of champagne. Michaux impossibly tries to keep his mind off of it.

Along the Rio Napo there are vampire bats. During the night drops of blood are falling from the hammock above. You must, whenever possible, go on to the stop ahead, no matter how silly it looks; don’t wait where you are. The tropics cannot be discussed matter-of-factly.

Michaux went to Ecuador in 1927 as ‘a man who knows neither how to travel nor how to keep a journal.’ But he did write about his trip, if not in any conventional way, and there are pleasures in the reading of it. ( )