Yoshiharu Imaizumi

Taniguchi est décidément un maître. Après le Journal de mon père, Quartier Lointain et l'incroyable Sommet des dieux, il signe avec Seton une autre oeuvre maîtresse, émouvante et envoutante ode à la nature. Derrière la biographie d'Ernest Seton, l'un des inventeurs du scoutisme, Taniguchi raconte le grand ouest Canadien et Américain et la rencontre de l'homme avec la nature dans une série de 4 épisodes indépendants sur la réalisation de soi et le retour à la nature. Une grande fresque assez inoubliable... A ranger dans les meilleures oeuvres de l'auteur. A dévorer et recommander sans modération.… (mere)

Tout d’abord je vous prie de m’excuser
d’arpenter des sentiers battus, mais après Quartier
lointain, j’ai envie de vous présenter une autre
œuvre de Jirô Taniguchi, Seton (célèbre natura-
liste américain de la fin du 19e siècle qui écrivit
de nombreuses histoires romancées autour de
cette nature qu'il aimait tant ; il fut même un des
pères fondateurs du scoutisme aux Etats-Unis).
La passion incontestable de Taniguchi
pour les forces de la Nature se révèle une fois en-
core dans Lobo, le roi des loups. Le lecteur y res-
sent un formidable appel à la découverte des
grands espaces américains, à travers des paysages
grandioses que sont les plateaux désertiques et les
vallées herbeuses de ce bout de terre qu’est le
Currumpaw au Nouveau-Mexique. Le soleil
frappe à travers les pages. On peut goûter, grâce à
un dessin très détaillé, l’aridité du climat, la pous-
sière des pistes, la dureté du terrain rocailleux.
L’histoire adaptée
d’un roman de
Yoshiharu Imaizu-
mi, s’articule sur le
duel entre un loup
hors du commun et
un homme épris de
la Nature. La lé-
gende de Lobo est
d’ailleurs connue
grâce aux propres
écrits de Seton et à
un film des studios
Walt Disney. On
retrouve dans Seton ce qui a fait le succès du Som-
met des dieux : l'éloge de certaines valeurs huma-
nistes, des grands et beaux espaces, d'intenses pé-
riodes d'intériorisation...
Les animaux sont d’une vivacité époustou-
flante. Ils prennent vie, s’animent, s’imposent
sous le trait précis de l’auteur. Ils courent, sautent,
égorgent le bétail. Leur sauvagerie éclate dans
toute sa splendeur. Elle nous fascine comme elle
fascine Seton. Ainsi, très rapidement, le lecteur
partage les mêmes sentiments contradictoires que
le naturaliste, entre désir de vaincre le loup gris et
tristesse face à la perspective d'une issue fatale.
Jamais une bande dessinée ne m’aura autant
émue…… (mere)