Mark Ravenhill

War and breakfast est une sélection de courtes pièces montées par Mark Ravenhill lors du festival d’Edinbourg en 2007 sous le titre Ravenhill for breakfast et sélectionnées par Jean-Pierre Place pour être créées en français en 2014.
La biographie de ce dramaturge britannique signale, dans la version anglaise de Wikipédia, qu’après avoir tenté au début de sa carrière, de décrire la société britannique contemporaine, son travail a évolué dans les années 2000 vers un travail plus radicalement expérimental et abstrait. War and breakfast ne m’a pas semblé abstrait, mais il est certain que ce n’est pas du théâtre classique. C’est un théâtre qui provoque, qui met mal à l’aise, et j’ai la sensation de m’exprimer par litotes.
J’ai préféré les pièces sur la guerre, qui sont dans la veine que Mark Ravenhill explore dans d’autres pièces, celle de la satire de notre société après les attentats du 11 septembre. Ce qu’est la guerre, nous qui en avons perdu l’habitude, le goût, l’odeur, l’humiliation. Et ce qu’est notre bien-pensance de démocrates occidentaux, nos certitudes. Notre jeu poussé à l’extrême, notamment dans Le Crépuscule des Dieux et dans Naissance d’une nation, qui parlent d’humanitaire et de reconstruction post-guerre, des sujets qui me sont particulièrement proches, exposé sans concession en devient grossier, obscène, dérangeant, et on se dit « Non, pas moi, pas à ce point-là, pas comme ça. » Puis on se regarde en face, et on pense « En fait, si », et on se demande comment on a bien pu en arriver là…
Difficile de commenter ces petites pièces qui sont autant de coups de poings dans l’estomac. Ce n’est pas une écoute facile, c’est glauque, c’est violent, c’est vulgaire. Mais ça ne laisse pas indifférent, cela remet en cause quelques certitudes. Mais après, que faire, l’indifférence, le repli sur soi, est-ce mieux ?
Une dénonciation efficace, certes, dérangeante et à ne pas mettre dans toute les mains, je crois qu’on pourrait en vomir, littéralement. Mais après, dénoncer pour construire quoi à la place ? La question reste sans réponse. Monsieur Ravenhill, qu’auriez-vous à proposer ?… (mere)

This was billed to me as a play about science; it isn't. It's a play about sex, particularly homosexual sex, where one of the characters is a philosopher, and the other character has a disc that explains chaos theory and contains applications to use it to control the world. This is the only (totally tangential) relationship to science. The driving point of the play is purely philosophical, and also a standard boy-meets-boy with the added "benefit" of including online conversations. Not really much to write home about.… (mere)