Forfatter billede
2 Works 11 Members 3 Reviews

Værker af Marc Nexon

Satte nøgleord på

Almen Viden

Nationalitet
France

Medlemmer

Anmeldelser

J’avais beaucoup aimé le premier livre publié par Marc Nexon, [La Traversée de Pyongyang], un compte-rendu de son marathon dans la capitale Nord-Coréenne.Un non-reportage puisqu’il n’a rien vu, rien appris, doublé d’une certaine paranoïa. Un livre très étrange, très original sur un reportage qui n’a pas lieu mais dont l’absence, en creux, dit beaucoup. Quand j’ai vu que Marc Nexon publiait un nouveau livre, un roman cette fois, et que les éditions Grasset le proposaient à la lecture sur netgalley, je n’ai pas hésité avant de l’ouvrir.
Encore une fois, c’est un livre court, et c’est un livre qui s’appuie sur l’expérience journalistique de Marc Nexon puisqu’il couvre depuis longtemps l’ex-URSS pour les médias pour qui il travaille. Mais ici, il s’agit d’une histoire inventée, celle de Sergueï, qui aurait aimé être pilote, mais qui se retrouve employé puis responsable d’aéroport, ou plutôt d’une piste et d’une Tour, quelque part au nord du cercle polaire. Employé modèle, il reste à son poste même quand l’URSS se délite, il continue à entretenir sa piste même si les avions ne viennent plus, et cela dure des années et encore d’autres années. Puis un sursaut se produit, et Sergueï décide de forcer la main du destin et de militer pour la réouverture de son aérogare (qui, à ses yeux, n’a jamais fermé). Les événements le servent un peu, et il arrive à rencontrer quelques personnages influents, mais que peut un simple gardien d’une piste perdue au milieu de la neige face aux réalités d’un monde qu’il ne comprend plus ?
Sergueï, c’est aussi l’homme qui a vécu toute sa vie dans la Russie communiste, qui a vu le système dans lequel il avait appris à vivre et à faire son trou s’écrouler, qui s’aperçoit que ce nouveau monde qui devait être mieux, c’est aussi l’oubli de certaines valeurs dans lesquelles il croyait, la solidarité, la fierté du travail bien fait au service du peuple. Peut-être n’étaient-ce que des illusions et des grands discours, mais lui les vivaient et y croyaient. Sergueï, c’est l’histoire d’un homme qui est dépassé par le cours de l’histoire, et dont on comprend la détresse.
Je crois que je n’ai pas autant accroché à ce livre qu’au précédent de Marc Nexon. Je n’ai pas trouvé cette histoire complètement crédible, et j’ai eu du mal à cerner véritablement le personnage de Sergueï. Mais c’est un livre intéressant pour ce qu’il dit de ce qu’est la Russie de ces dernières décennies, ou du moins une certaine partie de la Russie. Entre désillusion et nostalgie, c’est un livre dont se dégage une atmosphère faite de résignation et de renoncement.

Merci aux éditions Grasset de m’avoir permis de découvrir ce livre, via netgalley.
… (mere)
 
Markeret
raton-liseur | Mar 12, 2023 |
Tous ces risques (réels ou fantasmés) pour courir le marathon de Pyongyang en tant que journaliste (sous une couverture bien légère) et ne ramener que… rien du tout

Une course vide dans un pays vide la peur au ventre… Un récit fantomatique
 
Markeret
noid.ch | 1 anden anmeldelse | Oct 21, 2020 |
Je ne comprends pas ce que je fais ici. J’entends toujours au loin cette petite voix qui me murmure : « Tu ne verras rien. » Comme elle a raison ! De tous mes reportages c’est le plus insensé. J’appartiens à un lieu peuplé de fantômes, d’absences et je ne cesse de me cogner contre moi-même. (p. 78).


Difficile dire quelque chose sur ce livre, parce que c’est un livre qui ne dit rien. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un livre vide, c’est un livre sur le vide. Et c’est cela qui est déconcertant. Ce que décrit Marc Nexon ici, c’est la Corée du Nord, ou plutôt ce que les guides chargés d’escorter son groupe de touristes venus pour le marathon de Pyongyang lui en laisse voir. C’est-à-dire rien, un pays vide d’habitants, vide de vie. Marc Nexon décrit l’absence d’animaux, pas même des oiseaux ou des insectes, l’absence de voiture, l’absence presque complète d’êtres humains, que l’on aperçoit seulement de loin en loin en train de pousser un vélo, ou par les interstices d’une palissade en train de réaliser des travaux publics dont on n’est pas sûr de l’utilité.
Marc Nexon est journaliste, et il a essayé pendant des années d’entrer en Corée du Nord. Lorsqu’il trouve le moyen de le faire en s’inscrivant pour courir le semi-marathon de Pyongyang, il espère, j’imagine, rapporter un témoignage journalistique sur ce pays, peut-être le plus fermé du monde. Mais non, il ne voit rien, n’entend rien, et le témoignage qu’il livre n’apprend rien que l’on ne savait déjà sur ce pays.
Pourtant, Marc Nexon arrive à un tirer un livre qui frise les cent pages et l’on ne s’ennuie pas pendant cette courte lecture. Il mêle ses impressions de voyage, entre surréalisme et paranoïa, avec des informations venues d’autres reportages ou d’autres témoignages pour imaginer ce qu’il ne voit pas. Ce n’est pas de la rigueur journalistique parce que Marc Nexon prête beaucoup de pensées aux gens qu’il rencontre (principalement ses guides !), sans que rien à part peut-être une lueur dans les yeux, ne lui permette d’étayer ses propos.
C’est donc à un exercice, tant journalistique que littéraire, assez étrange auquel le lecteur assiste. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre puis accepter le parti pris de l’auteur, mais finalement, c’est un livre sur intéressant, plus une introspection qu’un reportage, plus le récit d’une claustrophobie qu’un témoignage journalistique. Je ne sais pas si Marc Nexon a tiré des articles de son expérience en Corée, mais la décision de publier un livre (le premier pour lui je crois) se justifie tout à fait de par la façon dont il traite son sujet, et par le sujet lui-même, qui est moins Pyongyang que la paranoïa d’un touriste pas tout à fait lambda. Qu’on ne s’y trompe pas, le lecteur moyen (dont je fais partie), peu au fait de la réalité en Corée du Nord, apprendra avec ce livre bien des choses sur ce pays, mais je ne crois pas qu’il faille lire ce livre en ayant cela comme principal objectif.
Cette courte lecture ne m’a donc pas laissée indifférente, c’est un texte intéressant à plus d’un titre, que je suis contente d’avoir pu lire grâce à l’éditeur, Grasset, qui a accepté de me faire confiance et a bien voulu me l’envoyer via netgalley, qu’il en soit remercié !
… (mere)
 
Markeret
raton-liseur | 1 anden anmeldelse | Mar 4, 2020 |

Statistikker

Værker
2
Medlemmer
11
Popularitet
#857,862
Vurdering
2.8
Anmeldelser
3
ISBN
4