Roger Lipsey

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> GURDJIEFF, UN REGARD NOUVEAU, sa vie, son oeuvre, sa transmission, de Roger Lipsey (2021, Le Relié, 465 p., 22 €). — D'origine grecque et arménienne, rel="nofollow" target="_top">G.I. Gurdjieff (1866-1949) exerça une influence aussi déterminante que souterraine sur la culture moderne. Auteur, chorégraphe, provocateur clairvoyant, il fut l’un des maîtres spirituels laïcs les plus originaux de l’Occident contemporain. Il influença de nombreux artistes et penseurs tels René Daumal. Frank Lloyd Wright et Katherine Mansfield. Son héritage, violemment pris à parti par la classe intellectuelle dominante d’alors, perdurera.
Publié aux États-Unis à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de sa mort. Gurdjieff, un regard nouveau, renouvelle notre vision. Ce livre profondément humain brosse un portrait subtil et sans concession de l'homme, de l’aventurier, du penseur et du mystique. S’appuyant sur un large éventail de sources publiques et inédites. Roger Lipsey examine les grandes étapes de sa vie et de son oeuvre. Enseignant hors normes, Gurdjieff fut toujours soucieux d’éclairer et de faire évoluer ses contemporains par tous les moyens imaginables.
Auteur, historien d’art et universitaire américain, Roger Lipsey participe à l’enseignement des groupes Gurdjieff, en rencontrant les élèves les plus éminents. Il a consacré des livres à d’autres figures remarquables telles que Thomas Merton et Ananda K. Coomaraswamy.
—Revue 3' millénaire, (143), printemps 2022

> GURDJIEFF, UN REGARD NOUVEAU, sa vie, son oeuvre, sa transmission, de Roger Lipsey (2022, le relié, 460 p. - 22 €). — G.I. Gurdjieff est une des figures majeures de la spiritualité du XXe siècle. Ce qu’il a apporté en Occident est inestimable, non seulement par les « fragments » d’une connaissance de soi s’enracinant au plus profond de l’histoire humaine qu’il avait reconstruit en un tout d’une cohérence inégalée [1], mais aussi par l’aspect éminemment concret et pratique de son enseignement. Pour l’auteur, Gurdjieff peut être vu en même temps comme le « dernier des Pythagore » et un nouveau Diogène. Pythagore par son approche inclassable de l’humain et du cosmos (liés entre eux par un rapport d’échelle, les lois fondamentales régissant le cosmos s’appliquant tout aussi implacablement aux hommes) et le travail sur soi en communauté ; Diogène par le côté théâtral et parfois provocateur de son enseignement, théâtre soulevant « toute la gamme des émotions et des réactions imaginables ». Car, qu’est-ce que se connaître, sinon connaître le tout de soi-même, sur toute la gamme de nos manifestations, depuis la cave de notre intériorité jusqu’aux étages supérieurs et encore inconnus ? L’enseignement de Gurdjieff apportait cette possibilité d’une façon directe. Le rencontrer était une mise en danger : l’ego était instantanément dévoilé par la qualité d’énergie qui émanait de tout son être, et en même temps une possibilité unique était donnée : Etre. Pleinement être, comme une unité entre corps-sensation, sentiment, et pensée, une unité de Présence. Celle-ci ne peut apparaître que lorsque les manifestations de l’ego s’effacent, lorsque la personnalité se soumet à une qualité d’attention rassemblée qui est un attribut de l’Etre. Gurdjieff était un maître pour mettre à nu la personnalité : les certitudes, le convenu, les idées toutes faites, les postures conditionnées… C’était une mise à nu de « monsieur amour-propre et madame vanité » pour libérer l’espace intérieur. La vie de Gurdjieff est à elle seule un roman, et au fil des pages plusieurs périodes apparaissent. Ainsi, celle du départ de la Russie en pleine révolution bolchevique, l’arrivée en France et la mise en place d’un lieu dédié à son enseignement où des élèves venus du monde entier venaient « travailler » sur eux-mêmes. Puis un terrible accident prive Gurdjieff de la possibilité de maintenir ce lieu : une période de retrait relatif s’ensuit. L’enseignement se poursuit alors sous une autre forme et Gurdjieff comprend la nécessité de faire passer son enseignement sous une forme écrite. Il rédige alors une série de livres [2] dans lesquels il donne de façon originale l’essence de son enseignement. Enfin, la deuxième guerre mondiale le voit reprendre à Paris un enseignement de façon très active jusqu’à sa mort en 1949 : réunion de groupes d’échanges et danses spéciales d’origines soufies, indiennes, ou de sa propre création, exigeant des élèves un état de présence très ancré. Qu’en est-il aujourd’hui ? G.I. Gurdjieff et sa façon de transmettre furent uniques, mais son élève la plus proche, Jeanne de Salzmann [4], fut le pilier de la période nouvelle qui débuta à sa mort. Selon ses mots, aux élèves : « il nous reste la possibilité de former un groupe [.] nous devons demeurer ensemble de manière consciente, et nous pousser mutuellement vers l’avant ». L’enseignement se poursuit aujourd’hui [3], de façon discrète mais vivante à travers le monde et spécifiquement en France, porté par l’Institut Gurdjieff. Pour conclure, l’intérêt de ce livre est multiple, et en tout premier lieu celui d’être écrit par quelqu’un d’une grande maturité dans cette voie tracée par Gurdjieff. Bien souvent de la lecture émane comme un appel, une aspiration qui se lève en soi. L’aspect vivifiant de la question d’Etre oeuvre souterrainement, question vécue non pas mentalement mais organiquement. Et c’est enfin une approche de cet enseignement, riche d’éléments de connaissance de soi tellement nécessaires dans un cheminement vers qui nous sommes. Un livre donc souvent passionnant, et toujours intéressant.
[1] PD. Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu, Paris, Stock, 1949
[2] Par exemple, de G.I. Gurjieff, Récits de Belzébuth à son petit-fils, Le Rocher, 1950 ou Rencontre avec des hommes remarquables, Le Rocher, 1960.
[3] Voir ainsi dans ce numéro l’article « Un regard sur l’identification ».
[4] Jeanne de Salzmann, The reality of being, Shambala, 2011
—3e millénaire, Eté 2022

> Roger Lipsey est biographe, historien d'art et universitaire américain. En tant qu'érudit et auteur, sa carrière rappelle en partie le modèle de l'ouvrage de Kierkegaard “Ou bien… ou bien…” : un lent mouvement de l'esthétique à l'éthique, à la religion et à la spiritualité, et de là à l'exploration de la communauté humaine.
Roger Lipsey participe à l'enseignement des groupes Gurdjieff, en rencontrant les élèves les plus éminents. Il a consacré des livres à d’autres figures remarquables telles que Dag Hammarskjöld, Thomas Merton et Ananda K. Coomaraswamy.
Parmi ses derniers ouvrages :
Gurdjieff. Un nouveau regard, sa vie, son oeuvre, sa transmission (Éd. Le Relié. 2022).
Politics and Conscience: Dag Hammarskjôld on the Art of Ethical Leadership, (Boulder: Shambhala Publications - release: 25 February 2020) :
Make Peace Before the Sun Goes Down: The Long Encounter of Thomas Merton and his Abbot (James Fox. Boston: Shambhala Publications. 2015).
Site : www.rogerlipsey.net… (mere)

Roger Lipsey does an outstanding job of revealing the values that informed the work of Dag Hammarskjöld while Secretary-General of the United Nations. Hammarskjöld’s voice comes through in Lipsey’s selection of quotes and passages. Much can be learned from the words of this incredible diplomat. Hammarskjöld was a man of deep intellect, integrity, and spirituality. He embodied the application of mindfulness to politics. He was a true statesman. The world today is in sore need of leaders like Hammarskjöld. Leaders in politics and in other arenas would do well to read this book. It would be fruitful for all citizens to digest the lessons within the book’s pages. Perhaps then citizens would be better informed of the kind of leaders we need to elect and follow.… (mere)

Lipsey describes the social and political scene that surrounded each of the major styles in art that emerged in the twentieth century and describes the art forms and thinking of many of the well-known artists within each movement—Cézanne's relentless pursuit of the essence of nature, Kandinsky's definitions of the spiritual quality of color and form, the poetry of structure in Cubism, Dada and Duchamp in reaction to World War I, the Russian Avant-Garde and Malevich's Suprematism as integral to the Revolution of 1917, and the domination of abstract art after World War II. Lipsey's theme is that "Twentieth-century art embodied a stronger and wiser spirituality than we have fully acknowledged" (p. 5), and his choice of artists is governed not by the degree of their fame, but by the degree to which they succeeded in embodying a contemporary spirituality. Modern art is a statement of philosophy that differs from previous eras, Lipsey posits, in part because "twentieth-century artists have for the most part worked individually and without formal adherence to religious or spiritual traditions" (p. 11). Lipsey's careful and thoughtful exploration of the spiritual in twentieth-century art has enormously enlarged my ability to see abstract art and benefit from the experience.… (mere)